Oyo la peuplade ! Me revoilà avec un anime vu il y a déjà plusieurs mois mais je profite de l’arrivée de la saison 2 pour revenir sur mes impressions de One Punch Man ! Saison 1 ! (Mini Spoils pas méchants)
One Punch Man ou comment allier la parodie décalée du genre des super-héros, et la « badassitude » de tous bons shonens qui se respectent (même si OPM est classé parmi les seinens).
Ce manga et son adaptation anime ont déjà rencontré leur succès, et beaucoup de ceux aimant l’animation ont attendu la saison 2 de cette série qui déboule enfin cette semaine en accès libre (GRATIS!!) sur ADN et chaque mardi soir vers 19h. Pour l’occasion, et surtout pour celles et ceux qui se demanderaient de quoi qu’on cause et qui pourrait s’y intéresser, voilà le topo!
Faisons le poing !
One Punch Man est un anime produit, pour sa première saison, par le studio Madhouse (Death Note, Hunter X Hunter, Black Lagoon, Tokyo Godfather, etc. du tout bon!) avec Shingo Natsume à la réalisation (il me dit rien ). La série est diffusée en 2015 au Japon (déjà !), se compose de 12 épisodes de 24 min, et est éditée chez nous par Kaze en DVD/Blu-ray, diffusée en streaming légal sur les plateformes ADN (saison 1 disponible gratuitement également!!) et Netflix, en VOSTFR, et en VF (une version française qui semble de bonne facture et qui s’est offert pour le rôle principal la voix d’Orelsan… qui me laisse froid en chanson, et quand je l’entends en interview, mais bon, c’est peut-être un bon comédien de doublage, je ne sais pas).
La série a eu aussi droit à une diffusion TV, notamment sur Game One.
L’anime est l’adaptation du manga toujours en cours au pays du kimono avec 18 tomes sortis au moment où j’écris ces mots. Le manga est disponible au pays des gilets jaunes chez Kurokawa. C’est l’enfant nait en 2012 de l’union de Yusuke Murata au dessin, et de One au scénario (qui montrait déjà sur son blog dès 2009 les bases dans une BD en ligne).
Ces auteurs ont osé le concept de donner à leur œuvre un héro lambda en apparence, mais pourtant overcheaté, surpuissant (pour les anglophobes), dans un univers où super-héros et super-vilains s’opposent, mais 3 divisions en dessous de celui qui représentera alors tout au long de la série une sorte d’anomalie dans un monde peuplé de personnages pourtant déjà extra-ordinaires.
One Pitch Man
Métropolis a Superman, Gotham a Batman, et Z-city a Saitama. Sauf que Z-city, elle, ne s’en rend pas compte. Et les épisodes passant, on se demande si cette ville et sa population prendront conscience du joyaux qui y habite. Et c’est là que c’est drôle, parce que Saitama, notre joyeux justicier, est tellement expéditif à résoudre les conflits qu’il passe inaperçu (aussitôt il intervient, aussitôt c’est réglé, aussitôt on passe à autre chose). Reste seulement alors les stigmates de son passage (un cratère par exemple) sans que personne ne comprenne ce qui a bien pu se passer.
Le premier épisode nous explique alors le point de départ de tout ça.
Au début de l’aventure, Saitama est un jeune homme au chômage, vivant dans le quartier le plus miséreux de Z-city. Tout comme ces homologues américaines décrites dans les comics, cette ville se voit souvent frappée par des êtres fantastiquement originaux ( ), puissants, et malfaisants. C’est quand il revient d’un entretien d’embauche raté que notre beau brun (profitez de ses cheveux! ) rencontre sur sa route un individus pas commode, un Homme-Crabe, qui joue des coudes et des poings sur son passage, énervé qu’il est après un jeune garçon qu’il recherche: un enfant, je cite, « à tête de cul » .
Alors qu’il se trouve sur son chemin, notre protagoniste principal sortira indemne de cette rencontre tellement il aura laissé un sentiment de pitié dans le regard de cet affreux jojo. Car pourquoi s’en prendre à un désespéré de la vie ? C’est une proie trop facile.
Malheureusement pour notre loser déprimé, le destin n’en restera pas là car il va l’amener à se retrouver quelque temps après au milieu du règlement de compte entre ce fameux Homme-Crabe et cet enfant… à la tête de cul en effet… D’abord réfractaire à s’en mêler, c’est par réflexe qu’il va intervenir et sauver le jeune garçon. C’est à ce moment précis que Saitama trouvera un sens à sa vie, celui de devenir un héro. Mais pas n’importe comment! Car il va décider pour cela de s’entrainer farouchement pour faire de lui le fer de lance de la justice.
Et c’est après trois ans, que l’aventure continue.
Les super-vilains se multiplient, et les super-héros aussi au sein des quartiers de Z-city. L’un d’eux, Genos, un apprenti héro cyborg, véritable machine de guerre, et alors qu’il est au prise avec un adversaire, va voir l’intervention de Saitama, héro toujours inconnu au bataillon des super-héros. Celui-ci va alors faire parler une force pharaonique de l’ordre de l’inconcevable lors d’une bataille rangée en pleine rue.
Époustouflé et admiratif, Genos va alors chercher à rester au contact de son nouveau modèle, et peut-être percer le secret de ce qui va devenir le One Punch Man.
Poing de suspension…
One Punch Man est un anime d’action mais avant tout comique de par les situations tout à fait burlesques qu’amène un personnage aussi fort dans cet univers. C’est comme jouer à un jeu avec un personnage immortel. C’est comme si vous preniez Tintin, que vous le mettez dans l’univers de Dragon Ball, et que vous vous rendiez compte qu’il défonce tout le monde… « Mais c’est quoi ce bazar ?!?! ».
Ce décalage est renforcé par l’aspect de notre héro: fluet, chauve (une des conséquences de son dur entrainement!), et au costume simplet voir cliché (sa petite cape). Et on peut aussi parler de son comportement: blasé, qui prend tout un peu par dessus la jambe, où rien n’est grave. Le mec est surpuissant, il n’est transcendé par rien, encore moins par des ennemis qui perdent toute crédibilité devant lui.
Et c’est une des raison de suivre la série: on se demande d’épisode en épisode si il va rencontrer de l’adversité. C’est le cliché poussé à l’extrême du héro qui ne ressemble à rien mais qui va pourtant tout changer.
Il me rappelle beaucoup un autre héro que j’ai aimé il y a quelques années: Tylor, dans Tylor – The irresponsible captain (1993) où le héro supposé gogole va se retrouver au commande d’un vaisseau épave qui deviendra grâce à lui et son paradigme décalé, le symbole d’un nouvel espoir de paix dans une guerre galactique stérile. Un jour, il faudrait que j’en parle.
Il rappelle aussi le célèbre Onizuka de GTO, dans sa faculté à être hyper efficace par moment lorsqu’il devient sérieux.
Évidemment l’intérêt aussi de la série c’est l’évolution, du héro bien sur, mais aussi du monde à son égard, et les secrets qui pourraient lui être liés. Mais dès le premier épisode, c’est la parodie qui m’a marqué. Avec ces personnages hauts en couleur et typiques du genre, comme les méchants mi homme mi… quelque chose (comme « l’Homme Crabe »), les pouvoirs parfois… vraiment spéciaux (Roulette Rider aka VTTman ), les relations entre le héro et son second, ou entre maitre et disciple, les backgrounds sur fond dramatique qui poussent à devenir super-héro, etc.
Au début j’ai eu peur de cet effet parodique sur la longueur, avec un rythme du genre: un épisode = un méchant/un délit -> résolution. Et je ne voyais pas trop où ça allait mener.
Mais le délire est savoureusement parsemé d’éléments donnant du corps à l’univers. Ainsi on va découvrir que les super-héros sont organisés à travers l’Association des héros, qu’il y a des démarches, des examens, des niveaux selon certains critères, etc. Des données qui étaient inconnues par notre héro et qui grâce à Genos vont le pousser à se « régulariser » en quelque sorte. Avec lui on va ainsi découvrir l’étendue de ce petit monde qui va s’épaissir, et avec lui on va s’y amuser.
Car c’est là que réside aussi le fun: le décalage entre des super-vilains/héros qui suivent une logique, et Saitama qui défit celle-ci constamment. La série joue avec les codes du genre, où pendant que des combats font rages, notre héro s’attarde à ses petits problèmes qui semblent si obsolètes devant les dangers auxquels il est confronté. Et les dangers deviennent pourtant de plus en plus destructeurs. C’est dans ces moments de crise que seront mis en valeur les nombreux personnages héroïques qui gravitent autour du héro. Et petit à petit on va s’attacher à ces personnages qui entrent en scène, avec leurs techniques et leur combos, et qui combattrons de leur mieux le mal pour protéger la population. Des personnages forts, techniquement mais aussi moralement, mais qui passent pourtant pour des enfants en comparaison à Saitama.
C’est le moment de parler technique d’ailleurs, mais d’animation: One Punch Man est une série courte, mais très bien réalisée. L’animation est aux petits oignons, le dessin est toujours propre, jusqu’à adopter des plans très étirés, voir déstructurés, et des angles dynamiques, le tout explosant dans une multitude d’effets visuels.
La musique fait le job, avec des passages folk, ou plus rock (mention spéciale à l’opening qui envoie le pâté), et une mise en scène très réussie, avec de l’humour, mais aussi des combats pêchus et même parfois des ambiances plus sombres, quasi dramatiques. On décèle aussi des critiques bienvenues comme le suivi des gens aux rumeurs, leurs réactions aux apparences, l’effet de meute qui rend influençable et sujette à l’endoctrinement, aux retournements de vestes des critiques, etc. Bref, sous le costume, il y a toujours quelqu’un à connaitre et à comprendre, et ça c’est cool.
Évidemment, le final demande une suite, car même si elle fait dans la démesure, elle ne répond pas à certains éléments instaurés. Cette suite comme je l’ai dit plus haut, est en ce moment diffusée, avec le premier épisode diffusé en simulcast à partir du 9 avril sur ADN pour être exact, et tous les mardi à partir de 19h.
Le poing de non retour
Tout cela pour dire que si vous ne connaissez pas One Punch Man, je vous le conseille. C’est dynamique et drôle à souhait. Les personnages sont intéressants, et notamment les super-héros. Et Saitama est celui hors concours, le parfait représentant du bug dans la matrice. 12 épisodes ça parait court, mais c’est certainement le prix pour un anime de bonne tenue sur toute la longueur.
Le défaut s’il fallait en retenir un c’est d’être peut-être un peu trop dans le mélange entre le parodique personnifié par le héro, et le contexte sérieux qui se dégage tout autour, ce qui empêche de voir de vraies intrigues se développer puisqu’elles sont trop souvent désamorcées par notre loufoque ami. Et du coup on peut se demander si 12 épisodes ce n’est pas assez finalement, avant de risquer de tomber complétement dans le caricatural, qui n’étonne plus personne, voir qui ennuie.
C’est là dessus que j’attends la saison 2, qui je l’espère va me prendre à revers en instaurant autre chose, et en reléguant cette saison 1 au rang d’introduction magnifique. Petit bémol tout de même: c’est le changement de studio, J.C. Staff (Bakugan, Slayers), et de réalisateur, Chikara Sakurai (Naruto), pour cette suite qui était prévue de base pour 2020, et qui du coup s’est vu avancer pour ce mois-ci grâce à ce changement. Ce qui rassurant c’est que le chara-designer, le compositeur et le scénariste restent les mêmes. Espérons que le résultat soit au moins aussi bon que la première saison. Avec une belle évolution.
Mais je pense en même temps qu’il ne faut pas forcément chercher à se prendre la tête dans ce genre de série. On avance juste en ce disant: « Vas-y Saitama, montre moi encore tes talents, étonne moi! ». Et de façon déjantée, ça décoiffe bien dans cette première saison et donc ça fonctionne.
C’est pourquoi il n’y a pas de raison de bouder la saison 2. Surtout que c’est gratuit légalement ! Alors allez récompenser la démarche d’ADN qui paye les droits et allez mater la série sur leur plateforme plutôt que sur du streaming des réseaux gris.
(En plus Orelsan a participé à l’opening, alors là… si c’est pas un gage de qualité… hein… voilà voilà ).