Oyo les gens ! Comme je l’ai déjà précisé dans l’article consacré à L’Attaque des Titans, j’ai pu bénéficier d’un week-end gratuit sur la plateforme de streaming Wakanim mi-juillet à l’occasion de la JapanExpo. Cela m’a permis de voir Erased, une série qui m’a vraiment plu sur bien des aspects. Laissez moi vous la présenter, sans trop révéler.

Pedigree

Petit tour du propriétaire

Erased, ou Boku Dake ga Inai Machi comme on dit au pays du sashimi, est à la base un manga de Kei Sanbe, auteur qui a vu plusieurs de ses œuvres éditées en France comme Kamiyadori (5 vol. chez Kurokawa), Testarotho (4 vol. chez Soleil Manga), L’ile de Hozuki (4 vol. chez Ki-oon), ou encore Le Berceau des Esprits (6 vol. chez Ki-oon).

Erased est un seinen sorti en 2012 et arrivé chez nous en 2014 aux éditions Ki-oon pour un total de 9 tomes (8 puis un tome surprise, Erased:Re, sorti ce mois d’août).

Comme beaucoup de mangas, Erased a donc eu l’honneur d’une adaptation animée en 12 épisodes, produite en 2016 par le studio A-1 Pictures. Fairy Tails, Black Butler, Blue Exorcist, c’est eux. La version animée est confiée à Tomohiko Itō pour la réalisation. Il a storyboardé Death Note, et réalisé Sword Art Online (que je ne connais pas), série qui bénéficiait déjà, comme Erased, mais aussi comme Fate/Zero par exemple, de musiques composés par Yuki Kajiura.

Si les dessins vous rebutent , une adaptation live avec des vrais gens est sortie en 2017 (pas vu, donc pas d’avis). Et ce n’est pas tout puisque Netflix a annoncé au printemps la mise en chantier d’une série TV live. Comme quoi, ça intéresse pas mal de monde, alors voyons pourquoi.

Genre

Erased est un seinen, entendez par là que la série est ciblée pour un public mature, car elle comporte des événements dignes des faits divers du JT de Jean-Pierre Pernaut , et aussi certaines scènes qui, même si elles sont plutôt suggérées, gardent leur puissance émotionnelle. En résumé, le petit neveu que vous voulez distraire devant la tv, ça va le faire marrer jusqu’au moment où il vous demandera ce qui est arrivé à la petite fille… Épargnez vous donc ce genre de malaise.

 

Car Erased est un thriller à suspense avec du fantastique et du drame dedans. Un mélange qui pourrait être pesant si il n’était pas saupoudré d’humour et de légèreté.

Le temps de vous raconter

Erased débute en 2006. Satoru Fujinuma, le personnage principal de la série, est un homme qui, à 29 ans, vit un peu hors du monde. Il n’a jamais réussi à percer comme mangaka, son travail de livreur de pizza correspond plus pour un étudiant et n’a rien de passionnant, et il est toujours célibataire. Ce n’est pas un beau parleur, il est réservé, et il est plutôt banal physiquement. Rien de bien original.

Enfin presque, car s’il vit hors du monde, il vit aussi un peu hors du temps. Comprenez par là que Satoru a la mystérieuse capacité de faire des sauts dans le temps, de quelques minutes en arrière, sans aucun contrôle. Un peu comme si le disque du temps se mettait à sauter pour tout le monde, sauf pour lui qui en est bien conscient. Cela semble arriver à chaque fois qu’un accident va se produire autour de lui. Ce qui le met malheureusement bien trop souvent dans des situations dangereuses. Et c’est d’ailleurs en évitant un accident lors du premier épisode, que notre sauveur malgré lui va se retrouver à l’hôpital. Sa mère va alors le rejoindre et s’occuper un peu de lui.

 

Mais un événement funeste va alors se produire, et bouleverser la vie de Satoru. A nouveau sa capacité mystérieuse lui donnera l’occasion de remodeler les événements et de changer les destins, mais ce saut temporel l’amènera bien plus loin dans le temps que d’habitude… à une époque où d’autres événements autour de lui avaient eu lieu. Pourquoi cette époque ? Quel est le lien qui unit ces époques de sa vie ? Que peut-il, et que doit-il changer ? Le passé nous rattrape tous. Pour Satoru, son passé l’a piégé et il doit le démêler.

Mon opinion

Alors d’abord il faut savoir que j’adore les histoires de voyage dans le temps. The Time Machine (La Machine à explorer le temps, 1960, pas le remake !), L’Effet Papillon, Source Code, Twister (ah non, là c’est du voyage dans le sale temps… ), Looper, Edge of Tomorrow, Nimitz, Fréquence Interdite, La Traversée du Temps, Demain à la une (bah oui), Un Jour Sans Fin, et bien entendu, Retour vers le Futur… Les méandres du temps me fascinent. Erased fait parti des œuvres qui rallongent la liste, en le faisant bien.

Techniquement

D’abord techniquement, c’est très propre. L’animation est magnifique et la réalisation fait son job, avec une mise en scène sachant nous mettre sous tension, et nous émerveiller quand il faut. Mention spéciale pour le traitement visuel des différentes époques.

La musique est très bonne, pas surprenante, mais elle pose bien le rythme en nous faisant ressortir les bonnes émotions aux bons moments. Des balades à la flute et à la guitare pour les moments calmes, des compositions au piano pour les instants solennels, des thèmes au violon et aux percutions avec des bonnes basses dans les temps plus critiques.

Le chara-design est comme je les aime, c’est réaliste. On n’est pas dans l’exagération que l’on trouve parfois dans les animes, et ici c’est tant mieux car le mot d’ordre de la série c’est l’authenticité. Authenticité des émotions, des réactions et des interrogations.

Authenticité des émotions

La série aborde des thèmes graves comme la violence sur des enfants, et des homicides. Comme je le disais, parfois, cela prend aux tripes car les événements sont tristes, et douloureux. Et comme le héros, on s’inquiète, et nous avons envie de voir ces douleurs s’arrêter. Alors vas-y Satoru, on est avec toi ! Et puis dans les moments de la vie plus doux, on consolide les amitiés, les rires, les bêtises. Et comme les personnages sont tous réussis et attachants, on les aime.

Authenticité des réactions

Devant un tel destin, le héros ne peut pas rester indifférent. Et on en revient à la maxime connue: Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Le saut dans le temps est matérialisé par l’arrivée de papillons bleus, et comme le battement du papillon, un acte anodin peut faire tout basculer au final. Satoru va devoir œuvrer en super héros contre sa volonté. Ses capacités de sauts temporels sont une chance, et une malédiction à la fois. Que se passe t-il lorsque vos efforts ne payent pas ? On nage entre le découragement et la volonté de se battre contre la fatalité. On ruse, on se met en danger, on ment. Et agir vite est la seule alternative concevable car le temps joue aussi contre lui. Il lui faut éviter des choses terribles avant la date fatidique. Et prendre la mesure des conséquence de ses actes. Tout un programme.

Authenticité des interrogations

La série est un thriller, avec une enquête, élémentaire mon cher Pastèque. Ké ? Celle-ci sera bien compliquée à élucider à cause des oublis du temps (en plus des traumatismes). Qui ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? A quoi, et à qui se fier ? Voilà bien des questionnements que l’on se posera en compagnie de notre héros. Et puis il y a aussi les questions existentielles. Satoru peut-il avoir une autre vie que la sienne ? Où a t-il eu des manquements ? Nous avons tous des regrets du passé, consciemment. Et on aimerait tous revenir dans le temps pour modifier certaines choses. Mais cela pourrait aussi nous faire découvrir nos manquements inconscients, ce qu’on n’a pas vraiment vu, ce qu’on aurait du voir, ce qu’on ne voulait pas voir.

L’épilogue

Le final de la série semble plus rapide que celui du manga (parce que la fin du manga n’était pas connu au démarrage de l’anime), mais je n’ai rien trouvé de gênant. Elle est réussie, même si certaines réponses semblaient couler de source. C’est peut-être le bémol que j’apporterai. De plus il est à noter pour les plus « complétistes » que d’autres réponses manquent, concernant sa capacité à sauter dans le temps par exemple, mais ce n’est pas grave. Il ne faut parfois pas chercher toutes les réponses, car l’important est ailleurs. Et que bien souvent, beaucoup de ces réponses nous échappent, alors laissons les à leur mystère. C’est beau un mystère non ? Et puis c’est bon, avec sa meringue au milieu mmh… Ok ok je m’en vais.  

 

A noter que la série n’est disponible chez nous qu’en VOST pour l’instant et qu’en streaming. C’était l’info venue de nul part ! \\( ^o^’)//

Il est temps de conclure

Erased est à voir. Que vous aimiez ou non les animes. La série pourrait se passer ailleurs qu’au Japon. Son intrigue, complexe, est traitée de façon réaliste. On s’identifie souvent aux personnages, dans leurs pensées, ou leurs sensations. Vous savez, ce petit moment de nostalgie où on se rappelle soudainement de notre jeunesse, ou d’une odeur d’antan, qu’on pensait avoir oubliée… Et ces gens, qu’on laisse de côté, avec nos aprioris, mais qui pourraient se révéler tout autre si on prenait le temps de les connaitre… La série évoque tout cela, et ça parle à tout le monde.

Et puis un type paumé qui veut changer les choses pour une fille au manteau rouge, ça me parle.

 

Cette série m’a passionné, et tenu en haleine jusqu’au dénouement. 12 épisodes c’est juste bien. Il y aurait davantage à dire mais il m’est difficile d’en parler tellement j’aimerai que vous gardiez les surprises de l’histoire aux visionnages. Je vous cache comme je peux le principal twist car moi je n’en savais rien en regardant et j’ai eu cette agréable réaction: « Houla ah ouais d’accord !  » Alors n’hésitez pas si vous avez l’occasion, vous passerez du bon… temps.

 

Voilà, article terminé. Vous n’avez rien vu mais j’ai fait un bon dans le temps pour modifier tout l’article, car à la base j’avais chroniqué cette bouse :

Fiouuu, vous avez échappé à une belle perte de temps les ami(e)s.  J’en ai profité pour changer le nom du blog… « Joli arbre des îles » ça sonnait mal.