Petits êtres du web, Oyo ! Cet article me tient à cœur, car il aborde un sujet qui fut un électrochoc dans ma vie: l’hypersensibilité. Comme le sujet mérite qu’on s’y attarde, et puisque c’est parfois complexe à expliquer, je vais faire plusieurs articles étalés dans le temps histoire que ce soit digeste. L’hypersensibilité, partie 1, c’est ici !
Contexte Personnel
Je ne me vois pas parler d’un thème aussi spécifique à l’humain qu’est la sensibilité sans passer par la case « Dévoile toi mon petit Mimi ». Je vais donc ouvrir un peu mon cœur pour mieux expliquer le propos, même si je resterai volontairement évasif, ne m’en voulez pas.
Le pourquoi
« Parfois il arrive des coups durs » comme dirait l’autre. Tout le monde en vit. Personne n’y échappe. J’ai eu mon lot de désillusions et d’échecs moi aussi. Et pas qu’un peu. Le dernier en date a été le plus dévastateur car le plus personnel. Jamais avant cela je n’aurai cru vivre pareil chagrin, aussi longtemps, aussi durement, aussi profondément. Il a remis tout un pan de mon existence en question, ce en quoi je crois et mes aspirations. Et ce n’est pas fini, et cela ne finira jamais je crois. Il y a des blessures qui laissent des marques plus que d’autres. Et c’est lorsqu’on se retrouve au milieu de rien, seul, que l’heure du premier bilan est venue.
Lorsqu’on tombe de très haut, il ne faut pas s’attendre à remonter tout de suite, c’est bien plus compliqué que ça. Il faut savoir être patient et courageux pour traverser les nombreuses étapes qui mènent à un peu de soulagement. Car les émotions prennent la parole, toutes, elles crient même. Désespoir, tristesse, colère, fatalisme, espoir… Une bataille intérieure fait rage. La raison et le cœur se contredisent, le corps subit et se fatigue. On se bat entre vengeance et résignation, à choisir entre haine et amour, à faire le tri entre mensonge et vérité. On s’obstine à vouloir comprendre et on se défend contre l’invisible. Mais le jugement est tombé, et la condamnation gravée à vie.
Normal alors de chercher du réconfort, un peu de répit. Mais c’est une vague trop difficile à contenir pour l’entourage, un ouragan qu’ils n’étaient pas préparés à affronter. Je suis donc allé voir le médecin. Il me traita alors comme un malade, et il répondit aux tourments de ma vie par la prise de médicaments: antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères… Autant de drogues qui devaient m’aider à retrouver un niveau superficiel de bien être… en changeant un peu mon caractère en passant, en me rendant lunatique, avec des sauts d’humeur dévastateurs, qui laisseront d’autres regrets derrière eux.
Et puis je me suis regardé. J’ai exploré mon âme. Parce que rien n’est parfait dans ce monde, moi encore moins. Je me suis demandé si je ne méritais pas tous ces malheurs, si je ne les conditionnais pas sans le vouloir. Pourquoi ma vie me semblait si difficile ? Pourquoi je me sentais incompris ? Pourquoi je ne comprenais pas ce monde si obscure pour moi ? Il me fallait des réponses, et ce n’était pas demain, ni après demain qu’il fallait creuser la question, mais tout de suite, au moment où tout était à l’arrêt. Car je voulais repartir vers la bonne direction, changer, devenir moins imparfait. « Peut-être m’aimeront-ils si je change » me suis je dis… « Peut-être dois-je m’aimer ? ». Ma reconquête de moi commença.
Le comment
Pour ne pas complétement me perdre, j’ai commencé à écrire, beaucoup, une sorte de carnet de route, de journal intime. Tous les jours, plusieurs fois par jour, j’étalais mes émotions, mes sentiments, mes doutes. Avec force et détermination, mais aussi avec douleur et colère, je me suis mis à lister, le bon comme le mauvais, tout. J’évacuais sur papier le bazar qui régnait dans ma tête. Et je continuerai à le faire longtemps, peut-être même toujours je pense.
Mais explorer et chercher les raisons qui font ce que je suis n’était pas une mince affaire, et même en lisant de nombreux témoignages et autres livres sur la quête de soi et du développement personnel, il me fallait parler de mon cas spécifique à quelqu’un. J’avais besoin qu’on m’aide à démonter le moteur et à nettoyer les pièces tout en comprenant leur fonctionnement, comprenez-vous. Une psychologue, un psychothérapeute, hypnothérapeute clinicien… il n’en fallait pas moins pour analyser une âme bien torturée. Autant vous dire qu’il faut choisir entre vous et votre argent à ce moment là…
Sans entrer dans les détails très privés, c’est avec l’aide d’une de ces personnes que le déclic s’est opéré. Pour vous résumer, cette personne m’a mis au pied du mur, m’a repoussé dans mes derniers retranchements, m’a déstabilisé… Moi qui suis plutôt quelqu’un qui intellectualise beaucoup par soucis de contrôle, on ne m’a pas laissé le temps d’analyser la situation qu’on m’imposait. J’étais en stress, très tendu, transpirant, au bord de la panique. Et c’est alors qu’une question m’a été posée :
« – Qu’est ce qui se passe en vous ?
– J’aimerai être un objet, faire parti du décor. » Ai-je répondu.
« – Quel genre d’objet ? » me demanda t-elle. Mon regard se posa sur une petite table avec pleins d’objets pour enfants. Et je répondis:
« – Un jouet.
– Pourquoi un jouet ?
– Pour qu’on joue avec moi.
– Soyez un jouet. Qu’est ce qui empêche de jouer avec vous ?
– C’est comme si j’avais l’impression de ne pas être à ma place dans le bac à jouets. D’être invisible.
– Vous ne vous sentez pas à l’aise parmi les autres jouets. Pourquoi ?
– Je suis perdu au milieu de beaux jouets modernes en plastique. Et je suis comme un vieux jouet en bois.
– Que faudrait-il faire pour qu’on joue avec vous alors ?
– …Sortir du lot ?
– C’est ça. Sortez du lot et assumez d’être un jouet en bois. Arrêtez de vouloir être un jouet en plastique. L’enfant qui voudra jouer avec un jouet en bois ira vers un jouet en bois, et prendra celui qui sort du lot en premier. Et ne sous-estimez pas les jouets en bois, ils sont très appréciés, plus solides et ont plus de valeur. ^^ »
Voilà le vrai point de départ de la découverte de mon vrai moi. Il a fallu que je travaille à partir de cette conversation pour mettre concrètement en avant ce que j’étais. Car non, je ne suis pas vraiment un jouet en bois… Mais la métaphore était la bonne, car c’est en continuant de creuser toujours plus profondément que j’ai enfin trouvé ce que je cherchais: cela n’avait pas l’allure d’un trésor, mais d’un vulgaire manuel d’instruction qui avait pour titre: « Hypersensibilité ».
D’où ça sort, l’hypersensibilité ?
Historique rapide de la sensibilité
Dans son traité De Anima (De l’âme), Aristote nous dévoile de façon parfois obscure sa conception (incertaine) de l’âme humaine. Dans sa définition du vivant mais aussi de l’âme, la sensation occupe une position centrale. Au contraire des autres facultés du vivant, la sensation tient cette position du fait qu’elle est justement au service de toutes les autres facultés: d’abord les cinq sens que sont l’ouïe, le goût, le toucher, l’odorat et la vue, mais aussi l’imagination et l’intellect.
Ainsi on peut lire que:
« Les facultés les plus importantes, et celles qui sont communes et celles qui sont spéciales aux animaux, sont semble-t-il, communes à l’âme et au corps, par exemple la sensation, la mémoire, la passion, le désir et, en général, l’appétit, en outre, le plaisir et la peine ; en effet elles appartiennent à peu près à tout ce qui participe à la vie. De plus, il y a des fonctions communes, les unes, à tous les êtres qui jouissent de la vie, les autres, à quelques uns des animaux. Les plus essentielles forment précisément quatre couples, par exemple la veille et le sommeil, la jeunesse et la vieillesse, l’inspiration et l’expiration, la vie et la mort. »
Par la suite, Aristote appliquera ces principes de psychologie dans plusieurs traités, dont De sensu et sensibilibus (De la sensation et des sensibles). Ainsi les différentes manifestations de l’âme convergent vers la sensation qui représente la passerelle entre le physique et le psychique.
Ces traités furent abondamment commentés dans l’antiquité et au moyen-âge. Avec les querelles que cela a entrainé. Le mot « sensible » apparaît alors au XIIIe siècle pour distinguer l’âme dit sensible de l’âme dit raisonnable (en plus de l’âme végétative qui concerne les fonctions vitales). En d’autres termes l’âme comporte des parcelles qui se complètent, avec la pensée/la connaissance d’un côté et les sens/les désirs de l’autre.
Au XVII-XVIIIe siècle, être « sensible » prend une connotation davantage lié à l’émotion, la sensibilité se trouvant très valorisée à cette époque, avec l’essor du romanesque (du roman pastoral au roman épistolaire, Rousseau et ses œuvres), mais aussi l’apparition des critiques d’Art qui discernent le beau du moche en fonction des goûts personnels (Diderot par exemple), et la considération du spectateur qui doit ressentir l’art à travers l’expérience de ses sens sans avoir besoin de connaissance particulière.
Puis la sensibilité définira ceux ayant des sentiments humains.
N’étant pas un spécialiste, c’est là ma compréhension rapidement résumé de mes recherches. Corrigez moi s’il le faut. Quoiqu’il en soit, le dictionnaire du Larousse définit aujourd’hui la sensibilité comme étant une aptitude d’un organisme à réagir à des excitations externes ou internes – une aptitude à réagir plus ou moins vivement à quelque chose – une aptitude à s’émouvoir, à éprouver des sentiments d’humanité, de compassion, de tendresse pour autrui.
L’hypersensibilité de Elaine N. Aron
Elaine N. Aron est une psychothérapeute américaine forte de sa maîtrise en psychologie clinique et de son doctorat du Pacifica Graduate Institute. Elle s’est penchée sur sa sensibilité « anormale » au cours de sa propre psychothérapie.
Souffrante d’être rapidement prise pour quelqu’un de timide, d’introvertie et dépressive, elle avait besoin de plus de temps pour observer les situations et pour réfléchir avant d’agir. Chaque événement était vécu avec une plus forte intensité que le commun des mortels, avec pour conséquence de se retrouver facilement bouleversée. Une vulnérabilité que son entourage ne comprenait pas. Elle s’est alors rendu compte que sa façon de traiter les informations était un vrai supplice et que ses comportements tenaient plus de réactions de survie que de réactions détachées. En apprenant à comprendre sa sensibilité particulière, sa vie a peu à peu changé.
C’est ainsi qu’elle commença ses recherches sur l’hypersensibilité à la State University of New York dès le début des années 1990. Ses études conduiront à la sortie d’un livre en 1996 qui va devenir la bible sur l’hypersensibilité: The Highly Sensitive Person, traduit bizarrement en France en 2013 par Ces gens qui ont peur d’avoir peur: mieux comprendre l’hypersensibilité (Les Editions de l’Homme). Elle est également l’auteur d’un test permettant d’évaluer sa propre sensibilité que vous trouverez en cliquant sur ce lien.
Reconnue internationalement, Elaine N. Aron est aussi l’auteur d’autres livres best-sellers, comme Clouer le bec à son critique intérieur – Petit manuel de promotion de soi, ou encore Le bourreau intérieur – Comment ne plus se dévaloriser, tous deux parus chez Eyrolles.
Être HS (HyperSensible)
Souffrance et délivrance
Même si certain(e)s vivent parfaitement bien leur haut potentiel émotionnel, et que chaque être humain est unique, il y a souvent deux états chez l’hypersensible: la souffrance et la délivrance. Toutes deux sont souvent rattachées respectivement à l’ignorance et à la prise de conscience de sa particularité. Et l’un comme l’autre peut s’étaler sur plusieurs années et même plusieurs décennies.
- Avant de connaître sa particularité, quelqu’un qui présente une hypersensibilité n’est pas bien dans sa peau:
Il manque de confiance, se compare aux autres.
Il ne comprend pas pourquoi il ne semble pas en phase avec le monde extérieur.
Il se sent incompris, il est vu et il se voit comme quelqu’un d’étrange, qui va dans les extrêmes, qui exagère, qui peut passer parfois pour un bipolaire, un pointilleux, avec souvent un avis ou un regard différent, parfois trop profond, où il met ses valeurs en exergue.
Il se met parfois à l’écart, voir il s’isole.
Il connait bien la honte.
Il lui arrive de piquer des colères pour pas grand chose, il est aussi révolté par l’injustice, et réagit mal à certaines réflexions, jusqu’à le tourmenter.
Il a souvent peur, et cette peur finit par régir sa vie, jusqu’à ce qu’il ne se comprenne plus, et se fatigue vite. Sa concentration peut alors être vite perturbée.
Il maitrise mal ses émotions et par conséquence ses actes… - Après avoir pris conscience de sa particularité, un hypersensible va s’assumer tel qu’il est sans se trouver bizarre ou anormal.
Grâce à ses nouvelles connaissances, il va comprendre qu’il appréhende le monde non pas à partir de la raison et du mental, mais à partir de ses sens, de ses sentiments, de ses émotions et de son intuition.
Il apprendra à écouter et à prendre le recule nécessaire à l’analyse de ses émotions.
Il prendra conscience de ses besoins et saura les nourrir.
Il améliorera son hygiène de vie et utilisera ses caractéristiques à bon escient.
Il ne se sentira plus inadapté, et aura moins peur car il va prendre la mesure de ce monde qui n’est de toute façon pas construit par et pour lui, un monde qui n’encourage pas la sensibilité.
Il fera avec mais néanmoins sans se sentir seul car l’hypersensibilité est reconnue et que l’on considère que 10 à 20% de la population présente un caractère d’hypersensible.
Vous comprendrez que le passage d’un état à un autre se fait petit à petit, le temps de bien se cerner pour que l’acceptation de soi soit durable.
C’est quoi scientifiquement ?
La peur, le manque de confiance en soi, la fatigue mentale, l’anxiété, etc. ne sont évidemment pas spécifiques aux personnes hypersensibles. D’ailleurs des recherches ont démontré que l’Homme partage même ses notions de sensibilité avec certains animaux (avec des sensibilités qui diffèrent dans les mêmes proportions).
La différence ici est qu’un hypersensible sera plus exposé à la sur-stimulation et au surmenage causes de ses nombreux troubles. En effet, le système nerveux d’un hypersensible fonctionne différemment.
Car non, l’hypersensibilité n’est pas une maladie, ni une tare, ni une blessure de l’enfance: c’est un trait neurobiologique et congénital, un tempérament avec lequel on vient au monde. Cela ne se « guérit » pas, cela se comprend et cela se maitrise. Alors comprenons:
- Le cerveau d’un HS a plus de connexions neuronales : il y aurait jusqu’à 50% de plus de connexions. Le système nerveux va donc plus vite. Cela pourrait s’expliquer par des liaisons qui ne se défont pas chez les HS lors du développement du cerveau, en tout cas moins que la normale. Cela rejoint une phrase que j’aime bien: L’hypersensible est une personne qui n’a pas oublié les émotions de son enfance.
- Il a une hyperesthésie, ses 5 sens sont plus développés : Un HS ressent tout plus fort. Cela entraine une vulnérabilité à la sur-stimulation qui impacte sur la fatigue (et donc par extension sur l’humeur, puis sur le besoin d’isolement, etc.).
- Il a un cortex insulaire plus développée : l’insula est le siège de la conscience située au centre du cerveau dans la partie limbique qui gère l’émotion. Un HS sera très consciencieux jusqu’à aller au perfectionnisme.
- L’amygdale et les neurones miroirs sont sur-activées : L’amygdale est responsable de la réponse émotionnelle. Les neurones miroirs impliquent une grande empathie.
- Le HS est droitier du cerveau : Les neurodroitiers utilisent davantage l’hémisphère droit contrairement à la majorité des gens qu’on nommerait les neurotypiques qui eux utilisent plutôt l’hémisphère gauche. Évidemment cela se fait à des degrés divers en fonction des gens, et tout le monde utilise les deux hémisphères de son cerveau. Il n’y a pas de meilleur ou de mauvais fonctionnement.
Celui qui utilise davantage la partie droite du cortex mettra plus en avant son intuition, sa créativité, ses émotions. Il aura une pensée en arborescence, en créant des liens à travers des images, des métaphores et des associations d’idées. Sa mémoire est souvent plus grande car il va beaucoup plus retenir ses émotions rattachées à ses souvenirs.
Le gaucher lui est plus analytique, plus logique, plus stratégique, plus rationnel, plus concret. Il aura une pensée séquentielle, une pensée après l’autre. Le neurotypique aura une pensée qui s’emballe moins et sera donc moins vulnérable à l’anxiété. De plus le cerveau gaucher aura les filtres nécessaires pour se protéger des pensées anxiogènes et apaiser ses sens des sur-stimulations ce qui va lui permettre de mieux aller de l’avant.
Contrairement au neurodroitier qui lors de stimulations créera des liens dans tous les sens avec beaucoup plus de questionnements, le plongeant du coup davantage dans la procrastination, l’indécision, voir le rejet.
L’hémisphère gauche commande également la persona – l’individualité qui permet de développer l’estime de soi grâce à sa conscience d’être un individus séparé du monde.
Le neurodroitier lui est connecté au monde, il a des difficultés pour faire la distinction entre ses émotions et celles des autres car il se sent submergé par ce qu’il ressent. Il en résulte des problèmes relationnels au monde, des problèmes à se protéger pour éviter de souffrir. Il a ainsi plus de difficulté à s’ancrer en soi en tant qu’individu, et d’écouter ses propres besoins. C’est pourquoi il sera amené parfois à se mettre à l’écart voir à s’isoler, en réponse à ces complications.
Les exceptions et les extrêmes
Je le répète, chaque personne est unique. Il y a des degrés variables de sensibilité. Et tous les hypersensibles n’évoluent pas de la même manière. Un hypersensible n’est pas forcément une personne qui va pleurer pour un rien… Et ne sera pas forcément timide non plus. Même si la majorité est plutôt introvertie, on estime que 20 à 30% des hypersensibles sont extravertis (voir hyperactifs avec ce besoin de s’exprimer). Cela dépend du milieu social et de l’environnement familial dans lesquels ils évoluent, et des expériences personnelles .
Il est néanmoins admis de façon certaine qu’un hypersensible ayant eu une enfance difficile, ou ayant eu des expériences traumatisantes, va vivre sa forte sensibilité avec souffrance et pourrait développer des troubles et des dysfonctionnements parfois majeurs (Troubles anxieux généralisés ou TAG) comme une inquiétude permanente et une tendance à exagérer avec des comportements d’évitement. C’est la conséquence d’un épuisement du système nerveux qui faut savoir alors rééquilibrer pour éviter d’entrer dans un cercle vicieux qui engrangerait plus de honte, plus de perte de confiance, plus d’autoflagellation etc. Et cela peut amener à la dépression.
Il faut du soutien pour s’en sortir alors car si c’est la honte qui domine, la résilience, c’est à dire votre capacité à vous remettre de vos expériences traumatisantes, n’aura pas lieu même avec la meilleure volonté du monde. Quand on peut, on veut en fait. Si vous êtes en souffrance, que vous soyez hypersensible ou non, parlez-en et faites vous aider. Seul vous vous enfoncerez car vous allez vous mettre un masque, vous aurez honte de cela, vous fuirez, etc. Ça n’en finira pas ! Ce n’est pas une fatalité. Et la compassion n’existe pas pour rien
J’ai entendu aussi le témoignage d’une personne qui s’est complétement coupé de ses émotions par soucis de sécurité. Il existe en effet des HS qui se sont insensibilisés et qui adoptent une froideur pour éviter d’être stigmatisé, pour ne pas montrer ce qui pourrait être vu comme une faiblesse. En verrouillant de manière consciente ou inconsciente les envahissements des stimulations et des émotions, ces personnes recherchent à retrouver plus de confort, avec surtout moins de chaos provoqué par des sur-sollicitations qui agressent et fatiguent. Seulement cela doit rester une transition, car sinon, sur le long terme, on se coupe de soi et on se ment à soi même. Et la souffrance n’est pas loin.
Fin de la première partie
Sujet vaste que celui-ci. J’ai voulu présenter succinctement une étape importante de mon existence avec un topo condensé de ce qu’est l’hypersensibilité.
Dans la partie 2, je vais entrer dans les détails des caractéristiques de l’hypersensibilité, et présenter les mauvais et les bons côtés, ce qu’on ressent et ce que les gens peuvent interpréter de ce trait de caractère, avec des exemples provenant de mon expérience. Peut-être alors allez-vous comme moi vous reconnaître, ou reconnaître un proche. Même si, encore une fois, il existe différents profils, et que tous les HS ne se retrouveront pas complètement dans ces descriptions.
L’hypersensibilité ne résume pas une personne. C’est une caractéristique parmi tant d’autres. Mais elle peut être source de mal-être. La douleur a toujours une explication et la déceler puis la traiter va permettre de voir votre vie sous de nouvelles perspectives. Vous prendrez de la distance et vous assumerez vos différences en les accueillant avec bienveillance pour vous même.
La découverte de cette particularité m’a permis de donner les réponses à mes dysfonctionnements, à mes bleus à l’âme. Je me dis que cela pourrait aider, c’est pourquoi je le partage. J’aimerai aussi donner quelques pistes pour apaiser ces pensées et ses émotions qui peuvent submerger un hypersensible, même si je continue à travailler personnellement le sujet.
Vous l’aurez compris l’hypersensibilité peut certes être perçue comme une malédiction, mais cela peut aussi être une bénédiction. Nous verrons davantage pourquoi dans la partie 2 disponible en cliquant ici.
Merci d’avoir lu même si je n’ai pas laissé beaucoup de place à la rigololerie.
Commentaires liés à l'article :
Un article sérieux bien intéressant avec de bonnes explications sur un mal être de la vie d’aujourd’hui, un petit soleil de voir que l’humour soit toujours présent. En attente de la deuxième partie .
Merci beaucoup, je fais de mon mieux.
D’autres articles devraient sortir avant la deuxième partie, patience donc.